Si l’entreprenariat gagne du terrain dans le monde, la Suisse reste peu dynamique

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23.02.2016

Le rapport mondial 2015 du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) montre qu’à l’échelle mondiale, les entrepreneurs bénéficient d’une image de statut élevé et que deux-tiers des adultes dans le monde considèrent que la création d’une entreprise est un bon choix de carrière.

Selon le rapport mondial 2015 de GEM*, l’étude annuelle sur l’entreprenariat dans le monde, publié ce mois-ci, 66% des adultes perçoivent l'entrepreneuriat comme un bon choix de carrière, et plus de la moitié de la population en âge de travailler s’estime capable de créer une entreprise. Ainsi, 21% des adultes aurait l'intention d'entreprendre dans les trois prochaines années.

Suisse : l’entreprenariat peu dynamique
Dans le rapport GEM, l’un des indicateurs de mesure de l’entreprenariat est l’index TEA (Total Early-Stage Entrepreneurial Activity). Il s’agit de la somme totale de l’activité entrepreneuriale émergente. En Suisse, cet index s’élève à 7,3%, ce qui place le pays en 44ème position sur 60 pays analysés. Cet index, en baisse ces dernières années avec une petite augmentation de 0,2% en 2015 (8,2% en 2013 et 7,1% en 2014) montre que l’entreprenariat se développe avec beaucoup d’hésitation en Suisse.

Quant à l’analyse des attitudes à l’égard de l’entreprenariat par rapport à l’année dernière, les suisses se sentent plus compétents et mieux parés à devenir des entrepreneurs (44% en 2015 contre 41,6% en 2014). Cependant, ils perçoivent un peu moins les bonnes opportunités de business (41,8% en 2015 contre 42,3% en 2014), et ont davantage peur de l’échec (33,8% contre 29%). Cette peur est un véritable frein à l’entreprenariat en Suisse, ralentissant l’exploitation et le développement des opportunités et freinant la conversion du désir d’entreprendre en réelles activités, plaçant ainsi le pays en 34ème position parmi les pays les plus frileux en matière d’entreprenariat.

Monde : l’entreprenariat d’«opportunité» prime sur l’entreprenariat de «nécessité»
GEM distingue 3 catégories d’économies : les économies tirées par les facteurs (les pays dominés par de l'agriculture de subsistance et de l'extraction de ressources),  celles tirées par l'efficience (pays qui s'accompagnent d'industrialisation et visent l'économie d'échelle) et les économies tirées par l'innovation (l'économie repose sur les savoirs et l'industrie des services).

Selon l’enquête, dans toutes les économies, le plus haut taux d’activité entrepreneurial se trouve chez les 25-44 ans, c’est-à-dire chez les personnes au début et au milieu de leur carrière.

Près de la moitié ou plus des entrepreneurs issue des économies tirées par les facteurs et par l'efficience exploite la vente en gros ou au détail. Alors que dans les économies tirées par l'innovation, près de la moitié des entrepreneurs a fondé ses entreprises dans les secteurs de l'information et de la communication et dans l'industrie du service (finance, formation professionnelle, santé,  éducation et autres).

Selon le rapport GEM, la majorité des entrepreneurs dans le monde est motivée par l'opportunité plutôt que la nécessité. Ils représentent 78% dans les économies tirées par l'innovation, et 69% dans les économies tirées par les facteurs et l'efficacité.

«On a souvent la perception erronée que la plupart des entrepreneurs dans les pays moins développés se tournent vers l’entreprenariat par nécessité», déclare Donna Kelley, professeur au Babson College et auteur principal du rapport. « En réalité, les opportunités d’entreprenariat de tous les types existent dans chaque région du monde, et partout, on y trouve des entrepreneurs ambitieux et prêts à les saisir. »

En analysant les attitudes à l’égard de l’entreprenariat, le rapport conclut que 70% des adultes participant à l'enquête dans le monde accordent aux entrepreneurs un « statut élevé ».

« Comprendre ce qui inhibe et ce qui renforce l'esprit entrepreneurial dans différents contextes n'a jamais été aussi crucial, surtout en cette période difficile où de nombreux pays éprouvent des difficultés économiques et une hausse du chômage, en particulier dans les pays en voie de développement », déclare Mike Herrington, directeur exécutif du GEM et auteur du rapport. « Le Global Entrepreneurship Monitor nous permet d’apporter d’autres perspectives sur l'activité entrepreneuriale, et d’examiner les meilleures pratiques qui contribuent à promouvoir le développement des petites et moyennes entreprises. »

« La capacité entrepreneuriale d'une économie dépend de la coexistence de différents types de comportements entrepreneuriaux, qui contribuent à assurer une transition entre le chômage, l'auto-emploi, la création d’emplois et l’innovation à l’échelle mondiale », déclare Slavica Singer,  professeur à l’Université d’Osijek et auteur du rapport. « Avec le Global Entrepreneurship Monitor, nous cherchons à sensibiliser les décideurs politiques et les régulateurs dans le domaine de l’entrepreneuriat qui peuvent contribuer à la conception dans le monde d’écosystèmes entrepreneuriaux plus favorables. »

*Global Entrepreneurship Monitor,initié par la London School et le Babson College en 1999, mène des enquêtes annuelles sur l’entreprenariat dans une soixantaine des pays et reste à ce jour la plus importante étude en matière de dynamique entrepreneuriale dans le monde.

A propos de GEM
The Global Entrepreneurship Monitor (GEM) est l’organisme d’études le plus reconnu au monde sur l’entrepreneuriat. Lancé en 1999, en tant que projet commun entre Babson College (USA) et London Business School (UK), GEM est la source d’informations sur l’entrepreneuriat la plus riche et publie chaque année un large éventail de rapports globaux, nationaux et sur des « sujets spéciaux ».

(Press release)

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